500 signatures atteintes
Destinataire(s) : Nicole Belloubet, ministre de l'Education Nationale
Parents d'élèves en lutte contre la réforme « Choc des Savoirs »
Nous sommes des parents d'élèves des collèges, écoles primaires et lycées du Rhône attaché-e-s à l'école publique.
Nous refusons la mise en place des groupes de niveau en mathématiques et en français prévue dans les collèges pour la rentrée prochaine 2024/2025.
Au delà du casse-tête organisationnel, cette mesure va générer plus d'inégalités scolaires sans améliorer le niveau général comme le montrent des expérimentations passées (datant de 1973!) et de nombreux travaux scientifiques (rapport du CNESCO sur la pédagogie différenciée), ou comme le dénoncent les équipes éducatives (Une pétition contre le « choc des savoirs » (cafepedagogique.net) ou encore les fédérations de parents (Déclaration liminaire FCPE - CSE 8 février 2024).
Elle organisera de fait un tri social des élèves dès leur entrée en 6e, entre les « bons » et les « mauvais » élèves «supposés» et exposera les enfants les plus fragiles ou les plus «en réussite» à des risques de stigmatisation ou de harcèlement, tout en imposant une compétition permanente entre tous les élèves. De plus, les élèves les plus fragiles peuvent concentrer dans nos établissements des difficultés multiples : difficultés scolaires et sociales, troubles ou handicaps divers nécessitant une adaptation, problèmes de comportement…Comment ne pas imaginer le climat au sein d’un même groupe de «niveau» regroupant des situations aussi variées que complexes dans lequel il serait difficile d'apprendre, de s'épanouir pour les élèves ou de travailler pour les équipes éducatives (enseignant-e-s, vie scolaire…) tout en altérant le lien de confiance avec les familles ?
Nous faisons confiance aux équipes éducatives des établissements, qui sont les expertes de la gestion de l'hétérogénéité pour utiliser les heures allouées de manière adaptée à chaque enfant en favorisant l'inclusion et l'égalité de toutes et tous.
Mixité sociale, apprentissage de l'altérité, coopération, solidarité, entraide, épanouissement, émancipation … tous ces mots ont du sens pour nous. Il n’y a de réussite scolaire que collective.
De plus, ce dispositif imposé est «gourmand» en moyens. Et nous constatons avec indignation la baisse des moyens supplémentaires alloués aux établissements REP/REP+ dans le Rhône au profit des établissements les plus favorisés pour mettre en place cette réforme. La solution de financement proposée est donc de supprimer le peu de moyens supplémentaires dont disposaient les établissements pourtant en éducation prioritaire qui n'a plus rien de prioritaire que le nom ! Et de nombreux établissements (particulièrement en REP+) souffrent quotidiennement de la pénurie d'enseignant-e-s (et/ou de leurs remplacements d'ailleurs!). Nous dénonçons cette méconnaissance du terrain. Nous refusons la destruction de l'éducation prioritaire dont l'objet même est de redistribuer les richesses en faveur des élèves les plus défavorisés et de lutter contre les inégalités et le déterminisme social!
Puis, plus concrètement, la mise en place de ces groupes de niveau va mécaniquement remettre en cause des dispositifs pédagogiques différenciés déjà en place, construits au cours des années par les équipe éducatives. Comment accepter, en tant que parents solidaires, de devoir « mettre en concurrence » à l'échelle d'un établissement les dispositifs imposés avec des dispositifs d’inclusion, ou avec les dispositifs d’aide aux élèves en difficulté ou « décrocheurs», ou avec les seuils des effectifs par classe, ou encore avec le maintien des options de langue ou d’une ouverture culturelle et sportive ?
Nous n'accepterons pas.
A ce tri dès le collège, nous questionnons la « classe préparatoire à la classe de seconde », pour les 20% d’élèves n’ayant pas obtenu le brevet à laquelle strictement aucun programme d’enseignement n’est adossé. A quoi servira cette année ? Apportera-t-elle aux élèves les plus en difficulté, ou achèvera-t-elle de les dissuader de poursuivre des études ?
Comment dans ce cadre maintenir la stabilité des équipes éducatives sur nos établissements? Ces équipes qui portent à bout de bras le système avec la conviction que l’école publique doit pouvoir permettre la réussite de tous les élèves mais dont la santé, l'épuisement professionnel, la perte de sens dépendent des conditions de travail alors que celles-ci se dégradent de façon inquiétante?
Nous ressentons un fort mépris à l’égard de nos enfants, à l'égard du travail des équipes éducatives, ou à l'égard de l'intérêt général dans la mesure où les conséquences mentionnées précédemment peuvent difficilement être ignorées.
Nous demandons l'abandon de cette réforme ségrégative et inégalitaire. Nous voulons une politique éducative ambitieuse qui permette à tous les élèves et sur tout le territoire l'accès à une éducation de qualité et à une culture générale élevée. Elle passera par une mixité sociale, par le respect des ses acteurs/actrices et par des moyens à hauteur des besoins pour tous les établissements scolaires de l'école publique.
Nous refusons la mise en place des groupes de niveau en mathématiques et en français prévue dans les collèges pour la rentrée prochaine 2024/2025.
Au delà du casse-tête organisationnel, cette mesure va générer plus d'inégalités scolaires sans améliorer le niveau général comme le montrent des expérimentations passées (datant de 1973!) et de nombreux travaux scientifiques (rapport du CNESCO sur la pédagogie différenciée), ou comme le dénoncent les équipes éducatives (Une pétition contre le « choc des savoirs » (cafepedagogique.net) ou encore les fédérations de parents (Déclaration liminaire FCPE - CSE 8 février 2024).
Elle organisera de fait un tri social des élèves dès leur entrée en 6e, entre les « bons » et les « mauvais » élèves «supposés» et exposera les enfants les plus fragiles ou les plus «en réussite» à des risques de stigmatisation ou de harcèlement, tout en imposant une compétition permanente entre tous les élèves. De plus, les élèves les plus fragiles peuvent concentrer dans nos établissements des difficultés multiples : difficultés scolaires et sociales, troubles ou handicaps divers nécessitant une adaptation, problèmes de comportement…Comment ne pas imaginer le climat au sein d’un même groupe de «niveau» regroupant des situations aussi variées que complexes dans lequel il serait difficile d'apprendre, de s'épanouir pour les élèves ou de travailler pour les équipes éducatives (enseignant-e-s, vie scolaire…) tout en altérant le lien de confiance avec les familles ?
Nous faisons confiance aux équipes éducatives des établissements, qui sont les expertes de la gestion de l'hétérogénéité pour utiliser les heures allouées de manière adaptée à chaque enfant en favorisant l'inclusion et l'égalité de toutes et tous.
Mixité sociale, apprentissage de l'altérité, coopération, solidarité, entraide, épanouissement, émancipation … tous ces mots ont du sens pour nous. Il n’y a de réussite scolaire que collective.
De plus, ce dispositif imposé est «gourmand» en moyens. Et nous constatons avec indignation la baisse des moyens supplémentaires alloués aux établissements REP/REP+ dans le Rhône au profit des établissements les plus favorisés pour mettre en place cette réforme. La solution de financement proposée est donc de supprimer le peu de moyens supplémentaires dont disposaient les établissements pourtant en éducation prioritaire qui n'a plus rien de prioritaire que le nom ! Et de nombreux établissements (particulièrement en REP+) souffrent quotidiennement de la pénurie d'enseignant-e-s (et/ou de leurs remplacements d'ailleurs!). Nous dénonçons cette méconnaissance du terrain. Nous refusons la destruction de l'éducation prioritaire dont l'objet même est de redistribuer les richesses en faveur des élèves les plus défavorisés et de lutter contre les inégalités et le déterminisme social!
Puis, plus concrètement, la mise en place de ces groupes de niveau va mécaniquement remettre en cause des dispositifs pédagogiques différenciés déjà en place, construits au cours des années par les équipe éducatives. Comment accepter, en tant que parents solidaires, de devoir « mettre en concurrence » à l'échelle d'un établissement les dispositifs imposés avec des dispositifs d’inclusion, ou avec les dispositifs d’aide aux élèves en difficulté ou « décrocheurs», ou avec les seuils des effectifs par classe, ou encore avec le maintien des options de langue ou d’une ouverture culturelle et sportive ?
Nous n'accepterons pas.
A ce tri dès le collège, nous questionnons la « classe préparatoire à la classe de seconde », pour les 20% d’élèves n’ayant pas obtenu le brevet à laquelle strictement aucun programme d’enseignement n’est adossé. A quoi servira cette année ? Apportera-t-elle aux élèves les plus en difficulté, ou achèvera-t-elle de les dissuader de poursuivre des études ?
Comment dans ce cadre maintenir la stabilité des équipes éducatives sur nos établissements? Ces équipes qui portent à bout de bras le système avec la conviction que l’école publique doit pouvoir permettre la réussite de tous les élèves mais dont la santé, l'épuisement professionnel, la perte de sens dépendent des conditions de travail alors que celles-ci se dégradent de façon inquiétante?
Nous ressentons un fort mépris à l’égard de nos enfants, à l'égard du travail des équipes éducatives, ou à l'égard de l'intérêt général dans la mesure où les conséquences mentionnées précédemment peuvent difficilement être ignorées.
Nous demandons l'abandon de cette réforme ségrégative et inégalitaire. Nous voulons une politique éducative ambitieuse qui permette à tous les élèves et sur tout le territoire l'accès à une éducation de qualité et à une culture générale élevée. Elle passera par une mixité sociale, par le respect des ses acteurs/actrices et par des moyens à hauteur des besoins pour tous les établissements scolaires de l'école publique.
Pourquoi faut-il agir maintenant ?
Nos enfants sont les adultes de demain. Il est très important de défendre l'accès à une éducation de qualité pour tous les élèves qui passe par de bonnes conditions d'apprentissage et d'enseignement! Cette école publique que nous défendons doit être le lieu la démocratisation de l'accès aux savoirs et de la réussite scolaire pour tous les enfants sur tout le territoire. Elle doit être soutenue, elle doit faire l’objet d’une politique ambitieuse et l’État doit lui réserver des moyens à la hauteur de ses besoins.